SORTIE à BLANCAFORT

SORTIE A BLANCAFORT

le 19 mai 2012

 Comme de coutume nous nous retrouvons sur la place de l' Église de SAGONNE. Il est 9h00 et le temps est gris et menaçant, la petite laine est de rigueur. Malgré le temps maussade notre petite troupe affiche une bonne humeur que le dynamisme de la présidente entretient.

Nous voilà partis sur la route de Bourges en direction de BLANCAFORT, but de notre visite de ce jour, situé à 85km. De SAGONNE au nord du département dans le canton d'Argent sur Sauldre. C'est un village d'environ 1000 habitants qui porte le nom de BLANCAFORT. Dans le nom du village ''blanc'' désigne le sol marneux et ''fort'' vient de la région ''pays fort'' qui fait référence à la fertilité de la vallée de la Sauldre.

 

 le guide en chemisette,

 Depuis l'an 1000 et certainement bien avant le village est habité, de nombreux seigneurs y vécurent dont Robert de BLANCAFORT en 1029 puis GARNIER en 1064, GODEFROY père en 1145 suivi de son fils et de Guillaume GIRAUD, mais la liste est trop longue pour tous les citer.

Les templiers y fondèrent la commanderie de '' l’Hôpital du Fresne '' et y établirent une ''préceptorerie''. Ils furent remplacés par les chevaliers de St. Jean de Jérusalem jusqu'à la révolution.

 

 En 1780 un incendie ravage le village qui est détruit presque entièrement. La réalisation du canal de la Sauldre, long de 46,810 km. Fût décidé le 10 juin 1848 par décret. Il était destiné au transport de la marne de Blancafort, roche sédimentaire argileuse riche en calcaire qui servait à amender les terres pauvres, mais aussi à l'irrigation de la Sologne par une astucieuse installation de canalisation tout au long du canal qui permettait d'amener l'eau aux cultures. Trois autres décrets en 1852, 1865 et 1885 lui donnèrent le tracé qu'on lui connaît aujourd’hui entre Blancafort et la Motte Beuvron. Il comporte 22 écluses pour un dénivelé de 63m. Et 49 ponts dont un pour le chemin de fer. Ce canal et le chemin de fer assurèrent un temps la prospérité du village.

  le cul-de-loup (cave souterraine)

bas relief de l'autel

 Après cette page d'histoire commençons la visite sous la houlette d'un guide en chemisette car le soleil nous accompagne. Par un petit chemin herbeux nous découvrons ''la maison des ouvriers'', jolie bâtisse basse en colombage où vivaient les ouvriers âgés.

les places payantes et réservées pour les fidèles

Maison anciennes du village

 Nous arrivons ensuit à l'église à proximité de laquelle se trouve un sarcophage Mérovingien (600 à 700 de notre ère) qui devait contenir la dépouille d'un dignitaire de l'époque. A côté du sarcophage un ''cul de loup'', il s'agit d'une petite pièce enterrée qui servait de cave, on y entrait par une porte basse en courbant le dos . L'appellation ''cul de loup'' est propre au Berry et à sa région. A quelques mètres, la ''pierre de dîme'' servait à recevoir l’impôt payé à l’Église dans deux petits creux réservés à cet usage. Derrière nous se trouve l'église St. Étienne dont le toit et le clocher-porche sont en ardoises. Érigée au XI° siècle elle fût transformée au XIV° siècle au XV° puis au XVI° siècle. A l'origine la nef supportait le clocher qui fût supprimé et reconstruit sous sa forme actuelle. Au-dessus de ce porche s'élance la flèche haute de 30m. Ce qui fait culminer l'église à 45m. A droite en entrant est placé un bénitier en pierre dure sur lequel est gravé 1583, c'est probablement la pièce la plus ancienne de l'église. Les habitants de Blancafort étaient enterrés dans l'église, des ossements ont été mis à jour à moins de 20cm de profondeur lors de la réfection du dallage de l'église. Les notables, plus riches, étaient enterrés plus près du cœur.  

 Pour subvenir aux dépenses d'entretien et aux prestations versées au chantre, au bedeau et autres, la paroisse avait constitué ''un conseil de fabrique'' qui recueillait le montant des offices, différent selon la classe mais aussi celui des places payantes et numérotées dans l'église. Le mot ''fabrique date du XIX° siècle, il désignait à cette époque plus spécialement la construction des églises et les fonds affectés à leur entretien. Le cœur, qui était plat à l'origine avec un retable en bois derrière l'autel, fût remanié en ''cul de four'', aspect qu'il a gardé depuis. Les vitraux, très colorés, représentent le martyr de Ste. Solange, patronne du Berry, les apôtres recevant le st. Esprit et dans le cœur le Ste. Marguerite, le bon Pasteur et St. Louis. Quelques-un sont de forme géométrique. Plusieurs tableaux et statues en bois polychrome enrichissent l'histoire de l'église, qui conserve aussi les reliques de St. Benigni, St. Eustachy et de St. Côme et de St. Damien qui étaient frères et furent martyrisés par Dioclétien. Ils sont patrons des médecins et chirurgiens.

promenade sur les bords du canal...

 Nous sortons de l'église et retrouvons le soleil pour faire le tour du village où il reste encore un bon nombre de jolies maisons en colombages. En longeant le canal nous découvrons un monument commémoratif de l'Europe des 11, inauguré le 29 mai 1999, qui fait de Blancafort son centre. Un blason y est apposé bleu à gauche pour l'Europe avec 11 pastilles blanches blanc à droite bordé de rouge en haut et portant une étoile d'or, sur le fond blanc figure un cerisier ce qui représente les armoiries des seigneurs de Duranty.

 Arrivés au château c'est l'heure du déjeuner. Le repas froid qui nous est servi sur un plateau est à la fois copieux et très correct. Le vin se laisse boire, il est même bien agréable, c'est la vie de château. Le petit café est apprécié de beaucoup. La très belle charpente de la salle de repas, qui doit être une ancienne porcherie, est en coque de bateau renversé, les mangeoires basses portent encore leurs anneaux.

le déjeuner dans le restaurant du château

 Nous partons à la découverte du château...

Une dame, généreuse dans ses explications, nous présente les extérieurs. Domaine de 27ha. Dont 22ha. De bois, il fût beaucoup plus étendu dans le passé. Le château est construit sur l'emplacement de 7 châteaux en bois dont il ne reste rien de nos jours. Édifié par la famille de BOUCARD qui en restera le propriétaire jusqu'en 1619 date à laquelle une ordonnance royale l’attribuera à Claude FAUCON qui transformera le château pour le rendre plus habitable. En 1781 le domaine revient aux comtes de DURANTI jusqu'en 1920. Le château est aujourd'hui la résidence du comte de MONTJOUX qui a notamment recréé les jardins.

  Dans la pièce dédiée à la chasse, des bottes de cuir fin auprès de la cheminée évoquent les longues chevauchées de chasse à courre.

Par une porte dérobée nous accédons par un petit escalier à une petite chambre aux murs bleu foncé, le lit d'un bleu plus tendre est orné d'un baldaquin, le solivage en chêne mouluré porte gravé les initiales de François de BOUCARD et de son épouse Marie.

Dans une première salle à manger le couvert est dressé sur une table monumentale, les verres de cristal sont aux initiales de la famille. Dans la deuxième salle à manger le couvert est aussi sur la table, mieux exposée cette pièce est plus ensoleillée et paraît très agréable.

 jardin à la française

  Un vestibule est gardé par une très belle armure ciselée en parfait état qui semble attendre qu'un preux chevalier lui redonne vie.

Une autre pièce possède des tapisseries des Gobelins, la baronne de KRAMER, ancienne propriétaire du château, a installé la bibliothèque en châtaignier dans le style régence dans laquelle sont rangés les ouvrages de Voltaire, Montaigne ainsi que des livres de famille et d'histoire .

une allée dans le sous-bois

 Notre visite s'achève par les jardins et sous le soleil qui a été le complice de cette agréable journée.

Encore une photo dans le parc avant de songer au départ, après les embrassades nous repartons vers Sagonne où nous retrouvons la grisaille et la pluie.

Merci Michèle pour cette belle journée.

Gérard D. 

le debriefing

Comments

[murielle thomas]

Juste une précision pour confirmer notre précédent commentaire,c'est bien Jeanine et Murielle THOMAS.

[murielle thomas]

Nous avons refait la visite avec plaisir à la lecture du compte rendu de Gérard, non avare d'explications et détails. Il est vrai que nous avons passé une superbe journée malgré la petite grisaille matinale. Comme toutes les autres, cette découverte a été riche d'enseignements et de convivialité grâce à la bonne humeur de chacun et de l'accueil chaleureux que nos guides nous ont réservé. Merci et bravo Michèle. Continuons...

[burette]

C'est grâce en particulier à trois personnes que je tiens à remercier içi si vous avez un compte rendu détaillé, de belles photos et le tout sur votre ordi. Bravo à Gérard, Nicolas et Elodie et merci également à vous qui nous suivez dans chacune ou presque toutes les sorties

Michèle